Quand il est question de soutenir l’équilibre du cycle menstruel au naturel, il n’est pas possible de faire l’impasse sur la thyroïde. Dans cet article je vais d’abord vous expliquer ce qu’est la thyroïde, quels sont les troubles les plus courants qui lui sont associés et quels sont leurs lien avec le cycle menstruel et la fertilité. Ensuite, en fin d’article, je vous partagerai quelques conseils naturopathiques spécifiques.
La thyroïde c’est quoi?

La thyroïde est une glande endocrine dont la forme rappelle le papillon. Elle se trouve à la base du cou, environ à mi-chemin entre le bas du menton et le creux gracieux que nous avons entre les clavicules. Nul n’est sensé ressentir sa thyroïde à la palpation du cou. Si c’est la cas, il est important de consulter son ou sa médecin généraliste pour effectuer des examens approfondis car cela peut être le signe d’un dérèglement.
Son rôle dans notre équilibre de santé
La thyroïde est en quelque sorte le thermostat du corps. Elle est responsable de multiples fonctions biologiques dont la régulation de notre température interne ou de notre métabolisme et donc notre poids par exemple. Mais elle influence aussi notre mémoire, notre niveau d’énergie, notre rythme cardiaque, notre digestion… Et elle joue un rôle majeur dans la fertilité et l’équilibre du cycle menstruel.
Ses hormones principales
Les hormones principales de la thyroïde sont la T3 (triiodothyronine) et la T4 (thyroxine). La thyroïde utilise l’oligo-élément iode avec l’acide aminé tyrosine pour faire ses hormones. La T4 représente environ 90% des hormones produites par la thyroïde. La T4 est dite inactive et est ensuite convertie en T3 active en grande partie par le foie. La T3 est dite active parce que c’est elle que nos cellules du reste du corps utilisent.

La thyroïde produit ses hormones sous contrôle hypophysaire par l’hormone TSH. Ce qui veut dire que l’hypophyse (une glande qui fait partie du cerveau) produit de la TSH (thyréostimuline) lorsque les taux d’hormones thyroïdiennes diminuent pour stimuler leur production. Ainsi, logiquement, moins il y a d’hormones thyroïdiennes circulant dans le sang plus la TSH va être élevée dans le but d’augmenter les taux de T3 et de T4.
C’est pourquoi votre médecin généraliste teste la TSH, parce que son taux hors norme est un signe de dérèglement thyroïdien. Mais sachez que la TSH ne reflète pas tout. Un taux élevé de reverse T3 (forme inactive de la T3) ou d’anticorps thyroïdiens (comme les anti-TPO par exemple) avec une TSH “normale” peuvent être déjà considérés comme des signaux que la fonction thyroïdienne n’est pas optimale.
Les troubles de la thyroïde les plus courants (et leurs liens avec le cycle menstruel)
Les troubles de la thyroïde les plus fréquents sont l’hypothyroïdie et l’hyperthyroïdie. Il y a aussi leurs versions auto-immunes que sont respectivement la thyroïdite d’Hashimoto et la maladie de Basedow.
L’hypothyroïdie (et son lien avec le cycle menstruel)
L’hypothyroïdie est le trouble de la thyroïde le plus courant et il est plus fortement présent chez les femmes que chez les hommes. Ce trouble résulte d’une diminution pathologique de la fonction thyroïdienne ou d’une faible activité des hormones thyroïdiennes au niveau cellulaire. L’hypothyroïdie peut être auto-immune et dans ce cas elle est appelée thyroïdite d’Hashimoto. Cette maladie est provoquée par un large nombre de lymphocytes (cellules du système immunitaire) qui s’accumulent dans les tissus de la thyroïde. Ces lymphocytes produisent des anticorps qui abiment la thyroïde et l’empêchent ainsi de produire ses hormones de manière optimale.
Les symptômes de l’hypothyroïdie (dont ceux en lien avec le cycle menstruel)
Dans le visuel ci dessous, je vous ai récapitulé les principaux symptômes (liste non exhaustive) de l’hypothyroïdie. Je vous ai aussi mis en avant ceux en lien avec le cycle menstruel ou la fertilité.

L’hypothyroïdie fruste
À l’heure actuelle en France, pour qu’il y ait diagnostic d’hypothyroïdie, il faut que la TSH dépasse un certain seuil (>10 mUI/l). Or ce seuil est sujet à controverse dans le milieu médical car il ne repose sur aucun consensus scientifique. Il arrive ainsi que certains professionnels de santé puissent diagnostiquer une hypothyroïdie fruste, c’est-à-dire une hypothyroïdie subclinique avec une TSH qui est supérieure à 4 mUI/l mais qui ne dépasse pas le seuil maximal de 10 mUI/l.
La controverse du dosage de TSH
En France, le corps médical considère que la TSH est dite “normale” quand elle se situe entre 0,3 et 5 mUI/l. Ce qui veut dire que même si vous avez des symptômes cliniques d’hypothyroïdie mais que votre TSH est entre 3 et 4 mUI/l, il y a de fortes chances que votre médecin vous disent que tout va très bien. Or, il faut savoir que plusieurs études scientifiques mettent en avant un seuil plus bas. Ainsi, pour beaucoup de spécialistes, une TSH au-dessus de 3 voire 2,5 mUI/l est déjà un signe que la fonction thyroïdienne est perturbée. De même, une T4 libre et une TSH dans la norme avec une T3 libre basse indique un problème de conversion de T4 en T3 active. Et cela peut provoquer aussi des symptômes d’hypothyroïdie.
L’hyperthyroïdie (et son lien avec le cycle menstruel)
L’hyperthyroïdie est moins commune que l’hypothyroïdie. Mais c’est un trouble qui peut arriver à certaines femmes et qui peut même précéder l’hypothyroïdie. Dans le cas d’une thyroïde en hyper, la TSH est anormalement basse.
Les symptômes de l’hypothyroïdie (dont ceux en lien avec le cycle menstruel)
Voici les principaux symptômes de l’hyperthyroïdie dont ceux en lien avec le cycle menstruel et la fertilité :

La naturopathie au service de la thyroïde et du cycle menstruel
Dans un premier temps il faut savoir qu’en tant que naturopathe, je ne suis absolument pas contre le traitement médical préconisé en cas de trouble thyroïdien. Dans certains cas, cette supplémentation en hormones thyroïdiennes est nécessaire et même très importante pour la qualité de vie, l’équilibre du cycle et la fertilité. En revanche, je mets juste l’accent sur le fait qu’un taux de TSH (et même de T4 libre) dans les normes n’empêche pas de subir des symptômes d’hypothyroïdie. Aussi, il serait mieux de ne pas attendre d’avoir une TSH qui dépasse 3mU/L pour prendre soin de sa thyroïde. En effet, comme le montre ces deux visuels ci-dessous, ma lecture des bilans biologiques thyroïdiens diffère un peu de celle de la médecine conventionnelle. À titre d’information, ma lecture de naturopathe s’appuie sur celle de la docteur de renom dans la santé féminine Aviva Romm.


Exemples de conseils naturopathiques pour soutenir la fonction thyroïdienne et ainsi l’équilibre de son cycle et de sa fertilité:
- Mettre en place une alimentation qui soutienne l’équilibre de la glycémie. Scientifiquement le lien entre troubles de la glycémie et troubles thyroïdiens est corrélé. A titre d’exemple, une personne diabétique est trois fois plus à risque de développer un trouble de la thyroïde.
- Veillez à un apport adéquat en nutriments essentiels pour la fonction thyroïdienne (iode, tyrosine, vitamine A, E, B1, B2, B3, B6, B12, fer, sélenium, zinc et magnésium par exemple).
- Faire la chasse aux perturbateurs endocriniens ou aux susbstances perturbant la fixation de l’iode qui peuvent se trouver dans le quotidien (chlore, fluor, PCB, bisphénol, triclosan, pilule oestroprogestative,…).
- Envisager une éviction des aliments contenant du gluten (surtout en cas de thyroïdite d’Hashimoto diagnostiquée ou de la présence d’anticorps élevés) car cela peut faire le lit de l’inflammation chronique de bas grade et des maladies auto-immunes comme l’ont démontré des études scientifiques récentes.
- Soutenir l’équilibre du microbiote intestinal et l’intégrité de la muqueuse intestinale.
- Soutenir l’équilibre de la courbe physiologique du cortisol et chercher ce qui peut causer une charge allostatique.

- Ne pas cultiver l’apologie de la maigreur et des régimes minceur (Si l’apport énergetique est insuffisant, la thyroïde se met naturellement en mode économie d’énergie et peuvent alors apparaître des symptômes d’hypothyroïdie avec en plus des difficultés à ovuler ou des fausses-couches à répétition).
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Bien à vous,
Votre naturopathe menstruée et passionnée,
Margot-Hélène Piquenot

Sources:
- Wartofsky L., Dickey R. A. The evidence for a narrower thyrotropin reference range is compelling. The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism. 2005;90(9):5483–5488. doi: 10.1210/jc.2005-0455.
- Razvi S, Bhana S, Mrabeti S. Challenges in Interpreting Thyroid Stimulating Hormone Results in the Diagnosis of Thyroid Dysfunction. J Thyroid Res. 2019;2019:4106816. Published 2019 Sep 22. doi:10.1155/2019/4106816
- Doufas AG, Mastorakos G. The hypothalamic-pituitary-thyroid axis and the female reproductive system. Ann N Y Acad Sci. 2000;900:65-76. doi: 10.1111/j.1749-6632.2000.tb06217.x. PMID: 10818393.
- Kadiyala R, Peter R, Okosieme OE. Thyroid dysfunction in patients with diabetes: clinical implications and screening strategies. Int J Clin Pract. 2010 Jul;64(8):1130-9. doi: 10.1111/j.1742-1241.2010.02376.x
- Krysiak R, Szkróbka W, Okopień B. The Effect of Gluten-Free Diet on Thyroid Autoimmunity in Drug-Naïve Women with Hashimoto’s Thyroiditis: A Pilot Study. Exp Clin Endocrinol Diabetes. 2019 Jul;127(7):417-422. doi: 10.1055/a-0653-7108. Epub 2018 Jul 30. PMID: 30060266.
- Lerner A, Shoenfeld Y, Matthias T. Adverse effects of gluten ingestion and advantages of gluten withdrawal in nonceliac autoimmune disease. Nutr Rev. 2017 Dec 1;75(12):1046-1058. doi: 10.1093/nutrit/nux054. PMID: 29202198.
- Dr Aviva Romm. (2017). The Adrenal Thyroid Revolution. Editions Harper One.