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Cycle féminin, Cycle menstruel, Equilibre hormonal

Le SOPK et la naturopathie

Le SOPK est un trouble hormonal qui touche plus de 100 millions de femmes dans le monde entier. De fait, c’est une des causes majeures d’irrégularité menstruelle et de problème de fertilité.

C’est quoi exactement le SOPK?

Le SOPK ou syndrome des ovaires polykystiques est une pathologie qui empêche les follicules ovariens de mûrir jusqu’au stade ovulatoire. En conséquence, l’ovulation se fait tardivement ou pas du tout et cela rend les règles irrégulières ou absentes.

Kystes?

Ne vous méprenez pas cependant par le nom de ce syndrome. Il ne s’agit pas d’une maladie provoquant des kystes à répétition. En fait, il est question de follicules, sortes de petites poches qui contiennent les ovules sur les ovaires, et non de kystes. Ce qu’il faut retenir, c’est que dans ce syndrome, aucun follicule n’atteint le stade ovulatoire régulièrement. Il reste donc en général une dizaine (ou plus) de larges follicules très longtemps. Ils sont visibles dans une échographie. Ces follicules peuvent donner l’aspect d’un “collier de perles” sur l’ovaire. Mais sachez qu’il est possible de souffrir du SOPK sans même avoir les follicules dans cet état-là! De fait, le SOPK ne se diagnostique pas du tout par une simple échographie pelvienne ou endovaginale.

Echographie montrant les follicules en “collier de perles” dans l’ovaire. Source : Abdominal Radiology 2018, The ovarian “string-of-pearls” sign, Janardhana Ponnatapura, R. Dyer, J. Ou

Comment se fait le diagnostic du SOPK?

D’abord, sachez que le nom de ce syndrome fait aujourd’hui débat dans la littérature scientifique. En effet, non seulement il porte à confusion. Mais de plus, il ne met en avant qu’un seul critère de diagnostic non significatif. De fait, il est tout à fait possible d’avoir les follicules en “collier de perles” avec une ovulation régulière sans aucun trouble hormonal. Ensuite, ce syndrome comporte en fait une collection de symptômes qui ne se réduisent pas qu’au trouble ovulatoire au niveau des ovaires. Mais du coup, comment ce syndrome est-il diagnostiqué? Alors à l’heure actuelle, les critères les plus retenus pour son diagnostic sont “les critères de Rotterdam”. Ainsi, pour avoir le diagnostic de SOPK, il faut avoir au moins deux des critères suivants (en sachant que les deux premiers sont les plus probants) :

  • Oligo-ovulation (ovulation irrégulière) ou anovulation (absence d’ovulation)
  • Hyperandrogénie clinique avec hirsutisme ou biologique (excès des hormones androgènes comme la testostérone ou la DHEA)
  • Ovaires polykystiques (ovaires élargis contenant chacun une dizaine de follicules mesurant de 2 à 9mm visibles à l’échographie)

Toutefois, sachez que ces critères de diagnostic ne sont pas la panacée non plus et qu’ils sont remis en question aujourd’hui. Ainsi, il faut s’attendre à ce que cela évolue avec le temps et les recherches médicales.

Les symptômes

Dans l’ensemble, les symptômes principaux du SOPK sont les suivants:

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  • Règles irrégulières ou absentes
  • Ménorragies (règles trop abondantes)
  • Difficulté à tomber enceinte du fait de l’irrégularité ou de l’absence d’ovulation
  • Hirsutisme (pilosité en excès sur le visage, le cou, les seins, le ventre…)
  • Alopécie (affinement et perte des cheveux)
  • Peau très grasse ou acnéique
  • Gain de poids (surtout au niveau de la taille)
  • Augmentation de la glycémie (pouvant causer une résistance à l’insuline)

Les traitements de la médecine classique

Jusqu’ici, les traitements médicaux proposés en cas de SOPK sont les suivants:

  • La pilule œstroprogestative qui supprime l’ovulation et diminue les taux hormonaux d’androgènes (à savoir cependant : la pilule peut aggraver ou même causer une résistance à l’insuline).
  • L’acétate de cyprotérone (ex: Androcur®) qui a une action anti-androgènique. Souvent associé à de l’éthinylestradiol micronisé comme dans la pilule Diane 35® par exemple. L’acétate de cyprotérone comporte un risque plus élevé d’accident thromboembolique et de toxicité hépatique que les autres progestatifs.
  • La metformine en cas de résistance à l’insuline ou diabète. A savoir: ce médicament peut causer des troubles digestifs et créer une déficience en vitamine B12.
  • Le citrate de clomiphène pour induire l’ovulation en cas de désir de grossesse seulement.

Il est à noter que ces traitements sont uniquement symptomatiques. C’est-à-dire qu’ils ne permettent pas de guérir du SOPK.

L’approche naturopathique en cas de SOPK

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Quant à l’approche naturopathique, il est davantage question d’optimisation de l’hygiène de vie quotidienne (nutrition, activité physique adaptée, gestion du stress, environnement…). En effet, la façon dont vous mangez, dormez, bougez et gérez votre stress a une influence non négligeable sur votre équilibre hormonal global dont celui de vos ovaires. Autrement dit, il est tout à fait possible de soutenir une ovulation régulière et d’éviter l’excès d’androgènes en cas de SOPK à l’aide d’une hygiène de vie adaptée et de moyens naturels sans prendre la pilule ou autre. A cette fin, je vous partage quelques exemples de conseils naturopathiques quand il y a eu diagnostic de SOPK (disclaimer : les exemples ici ne peuvent pas prendre pas en compte votre personne en particulier comme dans un rdv).

Exemples de conseils :

  • Mettre en place une alimentation qui soutient l’équilibre de la glycémie. Le SOPK est très souvent associé à une hyperinsulinémie ou une résistance à l’insuline. Il est donc primordial d’adapter son alimentation pour soutenir l’équilibre de la glycémie. De plus, l’hyperinsulinémie est une des causes majeures de l’hyperandrogénie en cas de SOPK.
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  • Enrichir son alimentation en aliments riches en magnésium et considérer l’ajout d’un complément en magnésium bisglycinate ou malate. Le magnésium participe à la régulation de la glycémie en plus de soutenir l’équilibre nerveux. Dans certains cas, l’associer à du myo-inositol qui est une vitamine B qui améliore la sensibilité à l’insuline en plus de réduire les hormones androgènes et de régulariser l’ovulation.
  • Penser à la supplémentation quotidienne en vitamine D3 de septembre à avril. La vitamine D participe aussi la régulation de la glycémie en plus de promouvoir une maturation saine des follicules ovariens.
  • Veiller à son apport en zinc dans l’alimentation et à sa supplémentation dans certains cas. La déficience en zinc a été corrélée scientifiquement à un risque accru de SOPK. Une étude en essai clinique a aussi prouvé ses bienfaits anti-hirsutisme. Le zinc est aussi anti-inflammatoire et soutient l’ovulation.
  • Ne surtout pas moins manger mais mieux manger pour éviter de glisser du SOPK vers l’aménorrhée hypothalamique fonctionnelle.
  • Veiller à faire le tri dans son environnement immédiat de tout ce qui peut perturber l’équilibre hormonal (perturbateurs endocriniens dans les plastiques (ex: Tupperware®), cosmétiques, produits ménagers, cigarette, pesticides…)
  • En cas de signes inflammatoires associés (problèmes digestifs, douleurs articulaires, douleurs à l’ovulation ou pendant les règles, eczéma…), veiller à adopter une alimentation anti-inflammatoire et à prendre soin de votre digestion (conseils plus spécifiques à voir selon les cas pendant un accompagnement).
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  • Mettre en place des temps d’activité physique adaptée à soi dans le quotidien (marche en plein air après les repas, étirements, renforcement musculaire à l’aide de poids adaptés…)
  • En cas de stress chronique, considérer (en plus de la mise en place de mesures pour réduire le stress) la supplémentation de vitamines B méthylées.

Besoin d’un accompagnement naturopathique?

Pour terminer, sachez que je me tiens à votre disposition en tant que naturopathe pour vous aider à optimiser votre hygiène de vie quotidienne selon votre profil de SOPK. Ainsi, n’hésitez pas à prendre rdv directement sur le calendrier du site à la page RDV. Les rdv sont disponibles en ligne comme au cabinet. D’ici-là, je vous souhaite de bien prendre soin de vous et espère que cet article vous aura déjà apporté quelque chose.

Votre naturopathe menstruée et passionnée,

Margot-Hélène Piquenot

Sources :
  • Bremer AA. Polycystic ovary syndrome in the pediatric population. Metab Syndr Relat Disord. 2010 Oct;8(5):375-94. doi: 10.1089/met.2010.0039. PMID: 20939704; PMCID: PMC3125559.
  • Trivax B, Azziz R. Diagnosis of polycystic ovary syndrome. Clin Obstet Gynecol. 2007 Mar;50(1):168-77. doi: 10.1097/GRF.0b013e31802f351b. PMID: 17304034.
  • Amato MC, Galluzzo A, Finocchiaro S, Criscimanna A, Giordano C. The evaluation of metabolic parameters and insulin sensitivity for a more robust diagnosis of the polycystic ovary syndrome. Clin Endocrinol (Oxf). 2008 Jul;69(1):52-60. doi: 10.1111/j.1365-2265.2007.03145.x. Epub 2008 Jul 1. PMID: 18034780.
  • Khadilkar SS. Polycystic Ovarian Syndrome: Is It Time to Rename PCOS to HA-PODS? J Obstet Gynaecol India. 2016 Apr;66(2):81-7. doi: 10.1007/s13224-016-0851-9. Epub 2016 Mar 11. PMID: 27046960; PMCID: PMC4818834.
  • Diamanti-Kandarakis E, Baillargeon JP, Iuorno MJ, Jakubowicz DJ, Nestler JE. A modern medical quandary: polycystic ovary syndrome, insulin resistance, and oral contraceptive pills. J Clin Endocrinol Metab. 2003 May;88(5):1927-32. doi: 10.1210/jc.2002-021528. PMID: 12727935.
  • Adeniji AA, Essah PA, Nestler JE, Cheang KI. Metabolic Effects of a Commonly Used Combined Hormonal Oral Contraceptive in Women With and Without Polycystic Ovary Syndrome. J Womens Health (Larchmt). 2016 Jun;25(6):638-45. doi: 10.1089/jwh.2015.5418. Epub 2016 Feb 12. 
  • Guler I, Himmetoglu O, Turp A, Erdem A, Erdem M, Onan MA, Taskiran C, Taslipinar MY, Guner H. Zinc and homocysteine levels in polycystic ovarian syndrome patients with insulin resistance. Biol Trace Elem Res. 2014 Jun;158(3):297-304. doi: 10.1007/s12011-014-9941-7. Epub 2014 Mar 26. PMID: 24664271.
  • Jamilian M, Foroozanfard F, Bahmani F, Talaee R, Monavari M, Asemi Z. Effects of Zinc Supplementation on Endocrine Outcomes in Women with Polycystic Ovary Syndrome: a Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled Trial. Biol Trace Elem Res. 2016 Apr;170(2):271-8. doi: 10.1007/s12011-015-0480-7. Epub 2015 Aug 28. PMID: 26315303.
Cycle féminin, Cycle menstruel, Equilibre hormonal, Fertilité, symptothermie

Contraception et santé, Mirena ou Microval

Le choix de contraception est aussi une question de santé. La pilule Microval® et le stérilet Mirena® sont toutes deux des contraceptions composées uniquement du progestatif lévonorgestrel. Sont-elles des contraceptions parfaites pour la santé?

Mirena et Microval, contraception et ovulation

Dans l’article du blog précédent “Est-ce qu’on ovule sous pilule?“, je vous expliquais qu’avec les pilules micro-progestatives au lévonorgestrel comme Microval®, il y a 40% de chances que votre corps puisse continuer d’ovuler sans rien retirer à l’efficacité contraceptive. Sachez que pour le stérilet hormonal au lévonorgestrel comme Mirena® , la capacité d’ovuler est encore plus préservée. Une étude a en effet prouvé que si la première année suivant la pose de ce stérilet, l’ovulation est supprimée dans 85% des cycles, elle ne l’est que de 15% dans les cycles des années suivantes. Ces contraceptions sont elles donc bénéfiques pour la santé?

Ovulation, santé et contraception

Pour rappel, l’ovulation est bénéfique pour la santé et ne se réduit pas qu’à son rôle dans la fertilité. En effet, l’estradiol et la progestérone que l’on produit de manière équilibrée dans un cycle ovulatoire sont bénéfiques pour la peau, les cheveux, l’équilibre de la glycémie, le métabolisme, la thyroïde… Si vous désirez en savoir plus, n’hésitez pas à lire mon article “Ovulation signe de santé“. Partant de ce constat, une contraception qui préserve l’ovulation est meilleure pour la santé.

Mais alors, si ces pilules et ce stérilet peuvent laisser possible l’ovulation, sont-il la panacée pour allier contraception et santé?

Mirena et Microval contraception santé ?

Non, car la pilule comme Microval® ou le stérilet Mirena® sont avant tout un concentré de progestatif de synthèse, ici le lévonorgestrel. Et bien que les progestatifs de synthèse aient pour but de reproduire l’effet biologique de la progestérone naturelle endogène, aucun ne reproduit exactement tous les effets biologiques de l’hormone naturelle. De plus, le lévonorgestrel est en fait issu de la testostérone. Il a donc un fort effet androgénique alors que notre progestérone a l’effet inverse, en plus d’être un anti-inflammatoire naturel.

Effets secondaires sur la santé de ces contraceptions

La conséquence possible de ces contraceptions? Des effets secondaires symptomatiques d’hyperandrogénie chez la femme comme de l’acné, de l’alopécie (perte de cheveux) ou encore de l’hirsutisme. Les autres effets indésirables répertoriés vont de la formation de kystes ovariens à la dépression en passant par l’anxiété accrue. Mais aussi, pour ce qui est du stérilet, des risques d’infections vaginales comme des mycoses à répétition par déséquilibre de la flore vaginale.

Conclusion

Il faut savoir qu’aucun contraceptif n’est jamais sans risques ou effets secondaires. C’est pourquoi je me suis formée à la Symptothermie qui est une méthode naturelle d’auto-observation fine, rigoureuse et objective du cycle menstruel naturel pour définir la période fertile, d’abord par choix personnel puis par envie de transmettre. Cette méthode peut allier contraception et santé. En tant que naturopathe et conseillère de cette méthode, je suis à votre disposition pour vous apprendre à équilibrer votre cycle au naturel et gérer votre fertilité sans risque d’effets secondaires nocifs pour la santé, si vous le désirez. Pour en savoir plus sur la Symptothermie, n’hésitez pas à lire mon article “La Symptothermie c’est quoi?“.

Envie d’apprendre la Symptothermie ?

Vous pouvez prendre rdv directement via le site à la page “Prendre RDV“. Les rdv sont disponibles en ligne comme au cabinet.

Prenez bien soin de vous,

Votre naturopathe menstruée et passionnée,

Margot-Hélène Piquenot

Sources :

  • Kailasam C, Cahill D. Review of the safety, efficacy and patient acceptability of the levonorgestrel-releasing intrauterine system. Patient Prefer Adherence. 2008;2:293-302. Published 2008 Feb 2. doi:10.2147/ppa.s3464
  • Jenna Janiga Lullo, Elizabeth Ethington, Ashish Arshanapalli, Jeave Reserva, Angela Jiang, William Adams, Scott Graziano, Rebecca Tung, Incidence of androgenic dermatologic side effects following placement of a levonorgestrel intrauterine device for menorrhagia: A survey-based study, Journal of the American Academy of Dermatology, Volume 79, Issue 2, 2018, Pages 364-365, ISSN 0190-9622, https://doi.org/10.1016/j.jaad.2017.12.051.
  • Vrettakos C, Bajaj T. Levonorgestrel. [Updated 2020 May 30]. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2020 Jan-. Available from: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK539737/
  • Skovlund CW, Mørch LS, Kessing LV, Lidegaard Ø. Association of Hormonal Contraception With Depression. JAMA Psychiatry. 2016 Nov 1;73(11):1154-1162. doi: 10.1001/jamapsychiatry.2016.2387. Erratum in: JAMA Psychiatry. 2017 Jul 1;74(7):764. PMID: 27680324.
  • Donders GGG, Bellen G, Ruban K, Van Bulck B. Short- and long-term influence of the levonorgestrel-releasing intrauterine system (Mirena®) on vaginal microbiota and Candida. J Med Microbiol. 2018 Mar;67(3):308-313. doi: 10.1099/jmm.0.000657. Epub 2018 Jan 29. PMID: 29458551.